L'ICC et le RCIP se racontent

Season Tse : scientifique en conservation

Episode Summary

Dans cet épisode, vos animatrices, Nathalie Nadeau Mijal et Kelly Johnson, interviewent Season Tse. Season a commencé à travailler à l'ICC à titre de scientifique en conservation en 1984 (soit la même année que notre invité précédent, Charlie Costain). Que font les scientifiques en conservation? Ils travaillent sur des projets visant à comprendre les aspects matériels, chimiques et techniques des objets patrimoniaux. Ils font également des recherches sur les différentes techniques de conservation et testent ces techniques. Season, en particulier, est bien connue pour son travail sur l'encre et les textiles, et pour les tests qu’elle a effectués sur la sensibilité de divers objets à la lumière. Dans cet entretien, nous avons parlé de façon plus générale de son éthique de travail et de l'évolution de l'ICC au fil des ans. « L'ICC et le RCIP se racontent » est un balado pour les professionnels du milieu muséal et du patrimoine qui veulent avoir un aperçu des coulisses de l’Institut canadien de conservation (ICC) et du Réseau canadien d'information sur le patrimoine (RCIP).

Episode Notes

Bienvenue à « L'ICC et le RCIP se racontent, » un balado pour les professionnels de musées et du patrimoine qui veulent avoir un aperçu dans les coulisses de l'Institut canadien de conservation (ICC) et du Réseau canadien d'information sur le patrimoine (RCIP).

Dans cet épisode, vos animatrices, Nathalie Nadeau Mijal et Kelly Johnson, interviewent Season Tse. Season a commencé à travailler à l'ICC à titre de scientifique en conservation en 1984 (soit la même année que notre invité précédent, Charlie Costain). Que font les scientifiques en conservation? Ils travaillent sur des projets visant à comprendre les aspects matériels, chimiques et techniques des objets patrimoniaux. Ils font également des recherches sur les différentes techniques de conservation et testent ces techniques. Season, en particulier, est bien connue pour son travail sur l'encre et les textiles, et pour les tests qu’elle a effectués sur la sensibilité de divers objets à la lumière. Dans cet entretien, nous avons parlé de façon plus générale de son éthique de travail et de l'évolution de l'ICC au fil des ans.

Pour voir Season Tse travailler sur le traitement d'un jupon du XVIIIe siècle, regardez la vidéo de l’ICC « Traitement du jupon en piqûre de Marseille ».

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Pour en savoir plus sur l’ICC-RCIP:

L'ICC, un organisme de service spécial au sein du ministère du Patrimoine canadien, fait progresser la conservation des collections patrimoniales du Canada et en fait la promotion grâce à son expertise en science de la conservation, en restauration et en conservation préventive. L'ICC travaille avec les établissements et les professionnels du patrimoine pour faire en sorte que ces collections patrimoniales soient préservées et accessibles aux Canadiens et aux Canadiennes, aujourd'hui et dans l'avenir.

Le Réseau canadien d'information sur le patrimoine (RCIP), un organisme de service spécial du ministère du Patrimoine canadien, offre de précieuses ressources de gestion de collections à la communauté muséale canadienne ainsi qu'un point d'accès en ligne à des millions d'objets de collections. Le RCIP appuie les musées canadiens dans leur travail de documentation et de gestion de leurs collections, ainsi que dans la diffusion de l'information sur leurs collections afin que ces renseignements soient accessibles aujourd'hui et dans l'avenir.

Crédits :

Merci à notre invité, Season Tse.

L’ICC et le RCIP se racontentest une production de l'Institut canadien de conservation, ministère du Patrimoine canadien.

Nathalie Nadeau Mijal, productrice et coanimatrice

Kelly Johnson, coanimatrice

Voix hors-champs par Carmen Grenier.

Pop-Up Podcasting, aide à la production

Notre musique a été composée par Lee Rosevere.

Episode Transcription

Season Tse : Scientifique en conservation

Durée : 00:38:02

[Musique: “We Don’t Know How it Ends” par Lee Rosevere de l’album “Music for Podcasts 6.” Style: Minimalisme électronique]

Season Tse (ST) : Je dirais qu’il faut toujours se rappeler que c’est un privilège de travailler à l’ICC et qu’il ne faut pas le tenir pour acquis, et que l’ICC est un merveilleux endroit. Et je pense que tous ceux qui sont venus ici disent que l’ICC est un endroit merveilleux et que la synergie est formidable. Je pense qu’il faut profiter de la synergie et apprendre les uns des autres. Oui, c’est un endroit merveilleux. »

Nathalie Nadeau Mijal (NNM) : Je m’appelle Nathalie Nadeau Mijal et voici L’ICC et le RCIP se racontent.

Dans l’épisode d’aujourd’hui, vous entendrez une entrevue que ma superviseure, Kelly Johnson, et moi avons faite avec Season Tse. Season a été scientifique en conservation à l’Institut canadien de conservation de 1984 à 2018. Vous vous demandez peut-être ce que c’est qu’un scientifique en conservation. Ces scientifiques travaillent à des projets visant à élargir les connaissances sur les matériaux à valeur patrimoniale ainsi qu’à tester différentes techniques de conservation et à faire des recherches à ce sujet. Season, en particulier, est bien connue pour ses travaux sur l’encre, les textiles et l’évaluation de la sensibilité à l’exposition à la lumière. Dans cette entrevue, nous avons parlé de façon plus générale de son éthique de travail et de l’évolution de l’ICC au fil du temps.

Restez à l’écoute après l’entrevue pour entendre un extrait de la fête de départ à la retraite de Season.

Season nous parle d’abord de sa capacité à rassembler les gens…

[La musique s'estompe.]

ST : Je pense que je fais partie de ces personnes qui voient… une fois que je sais ce qu’une personne peut faire ou qu’elle possède une information, je vois en quoi cette information peut être utile à un client ou à un collègue ou quelque chose comme ça. Quand je vois quelque chose de bien, je me dis OK, cette personne a vraiment besoin de savoir parce que, moi, ça m’est vraiment utile. Cette personne va réellement l’apprécier, alors j’aime toujours mettre les gens en relation. Qu’il s’agisse d’un bon article qu’un collègue pourrait vouloir ou qu’il s’agisse de moi… « Oh, cette personne doit absolument rencontrer cette personne parce qu’elles peuvent conjuguer leurs efforts. » Donc, je vois les synergies, je suis ce genre de personne-là. Je ne sais pas… C’est juste que, lorsque j’ai quelque chose d’utile ou quand je sais quelque chose d’utile, j’aime le communiquer aux gens, et c’est comme ça que je travaille avec les clients ou, vous savez, que j’interagis avec les collègues. C’est comme ça que j’ai développé ma carrière.

Kelly Johnson (KJ) : C’est intéressant. Êtes-vous née au Canada?

ST : Non, je suis née en Chine, mais je suis déménagée à Hong Kong quand j’étais très jeune.

KJ : Où vous êtes-vous établie en arrivant au Canada?

ST : À St. John’s, à Terre-Neuve.

KJ : Ah oui! C’est intéressant. C’est pourquoi vous êtes allée à Memorial. Quel âge aviez-vous à votre arrivée?

ST : J’avais 14 ans. J’étais une adolescente.

KJ : OK, et puis de là à ici, à Ottawa, pour fréquenter Carleton?

ST : En fait, de Saint John’s, je suis allée à Waterloo pour étudier pendant cinq ans à l’Université de Waterloo, puis je suis venue à Carleton pour faire ma maîtrise. Dès la fin de mes recherches, j’ai obtenu un poste à l’ICC et j’ai commencé en 1984.

KJ : Et comment qualifieriez-vous la formation que vous avez reçue?

ST : Je pense que j’ai eu la meilleure formation. C’est une combinaison de, vous savez… Les deux étés que j’ai passés au laboratoire de recherche marine de Torbay, à Terre-Neuve, c’est la meilleure formation que j’ai eue pour les compétences en laboratoire, les techniques de laboratoire, juste faire des choses terre à terre, répétitives, comment avoir une bonne technique. Donc, apprendre ça et toutes mes expériences de travail m’ont enseigné comment, vous savez… ont élargi mon domaine. Puis mes deux années de formation en maîtrise m’ont appris comment faire des recherches à nouveau, comment travailler très minutieusement en laboratoire et, quand je suis arrivée ici, j’ai eu la chance extraordinaire de travailler avec Helen Burgess, ce qui m’a vraiment aidée pendant les dix années qui ont suivi.

KJ : Et c’est là que vous avez eu plus de formation, je suppose, que vous en avez appris plus sur la conservation?

ST : Oui, Helen était la meilleure mentore. Je n’aurais pas pu… je ne pense pas que j’aurais pu trouver mieux tout simplement parce qu’elle est très reconnue dans le domaine de la conservation. Tout le monde sait qu’elle a l’esprit vif, qu’elle est une bonne professeure, alors j’ai beaucoup appris d’elle, et toutes les compétences pour le travail en laboratoire que j’ai acquises, comment mesurer les DP, vous savez, par exemple le degré de polymérisation de la cellulose — tout ça, c’est d’elle que je l’ai appris. C’est donc à elle principalement que je dois mes débuts dans le domaine de la conservation et, bien sûr, j’ai fait la connaissance d’autres personnes, comme Stefan Michalski. Toutes ces personnes m’ont aidée à définir ma façon de voir la conservation et d’aborder mon travail.

KJ : C’est une telle bénédiction aussi, n’est-ce pas? D’avoir des gens qui transmettent ainsi leurs connaissances et de pouvoir en bénéficier et les adapter à votre réalité et à vos besoins pour le travail.

ST : Absolument, et je pense que c’est pour ça que… c’est parce que j’ai tant reçu que je veux donner, parce que je n’aurais pas eu cela pour commencer sans ces personnes qui m’ont alors aidée. Maintenant que j’ai quelque chose, j’ai besoin de beaucoup donner, vous savez. C’est ainsi qu’on reçoit et qu’on donne en retour. Je pense que ce que je donne, c’est ce que j’ai reçu. Donc, je pense que je donne parce que je n’ai pas… beaucoup de gens ailleurs n’ont pas la sécurité d’emploi. Alors, vous savez, leur sécurité, c’est ce qu’ils savent, et je pense que comme Canadiens, comme travailleurs du gouvernement fédéral… je me sens très privilégiée que nous ayons la sécurité d’emploi. Je n’ai pas besoin de me dire que je dois tout garder parce que mon travail en dépend. Je peux donner librement, pas seulement aux Canadiens, mais aussi à l’échelle internationale. Je pense qu’ailleurs il faut protéger ses connaissances parce que des gens pourraient en profiter. Et j’ai rencontré des collègues qui sont aussi généreux envers les gens, comme la RCE. Ils sont tellement généreux que j’ai pensé, s’ils sont si généreux, je me dis que je dois faire la même chose, je dois transmettre, mais je pense que c’est le privilège de la sécurité d’emploi et je suis très reconnaissante pour cela, oui.

NNM : Pensez-vous que cette générosité à l’égard du savoir et cet intérêt pour l’enseignement, c’est quelque chose qui s’étend à l’ICC? À cause de la sécurité qui, comme vous le disiez, vient du fait de travailler pour un organisme gouvernemental, les gens sont un peu plus à l’aise, alors ils sont capables de transmettre davantage et d’enseigner davantage?

ST : Absolument! Je pense, vous savez, que l’ICC a la réputation d’être très généreux en matière de connaissances. Tous mes collègues sont très généreux; je ne suis pas la seule, je fais juste partie de toute cette organisation qui est très généreuse, qui fournit et qui donne, et à cause de cette sécurité, parce que, vous savez, nous n’avons pas besoin de nous accrocher à notre savoir en quelque sorte, et je pense que c’est un cadeau que le gouvernement canadien a fait non seulement aux établissements canadiens, mais aussi au monde, à cause de cette sécurité. Nous pouvons nous permettre d’être généreux parce que nous avons tellement reçu, et je pense que c’est… oui, c’est Stefan [Michalski] qui m’a rappelé que j’ai mentionné dans le discours que nous sommes tellement chanceux d’avoir l’ICC. On nous a tellement donné que, vraiment, la seule façon de redonner, non seulement pour préserver notre propre patrimoine, c’est de diffuser ce savoir pour aider les autres, le reste du monde, dans la mesure de nos capacités, à préserver leur patrimoine, et je pense que c’est un cadeau que le gouvernement canadien, les contribuables font au monde, et ils ne le savent peut-être même pas!

KJ : Eh bien, heureusement, ce balado sera un moyen de le faire savoir et d’apprendre aux Canadiens ce que fait l’ICC et à quel point nous sommes chanceux d’avoir dans notre pays une telle organisation et des gens désireux de partager leurs connaissances et de préserver l’histoire du Canada.

KJ : Combien de temps diriez-vous qu’il vous a fallu pour vous sentir à l’aise dans le monde de la conservation?

ST : J’ai commencé à aller à des conférences et c’est aussi grâce à la générosité de l’ICC. Je suis allée à la première conférence en 1988. C’était cette conférence sur le papier organisée par l’ICC. En fait, c’est Helen Burgess qui a publié les comptes rendus du symposium sur le papier de 1988 et c’était probablement ma première conférence, et j’y ai donné ma première communication parce que nous avions… en fait, à ce moment, j’avais quatre années de données sur les enzymes, comment ils agissent et des choses comme ça, et quel est l’effet sur le papier. Nous avions donc un document, et c’était le premier exposé que je présentais. Helen était la coauteure, mais il y avait… je me souviens de la nervosité, vous savez, devant tous ces experts de la restauration du papier, mais je pense que c’était vraiment important qu’Helen me mette en contact avec certains experts du domaine de la restauration, et je pense que c’est probablement ma première expérience où je connaissais quelque chose de plus sur les enzymes que beaucoup de gens, puis j’ai commencé à travailler avec Sherry [Guild] dans le laboratoire de restauration du papier sur la façon d’utiliser les enzymes, vous savez, faire des tests sur l’utilisation des enzymes dans les traitements, et je pense que c’est probablement la première fois où – oui, c’était quatre ans plus tard – j’ai commencé à me sentir un peu plus à l’aise dans ce domaine. Je ne savais toujours pas grand-chose, eh bien, j’ai commencé à en connaître un peu plus sur la restauration, la restauration du papier et les traitements, et j’ai fait des analyses en utilisant un certain degré de polymérisation, alors j’étais en quelque sorte en arrière-plan, je faisais des tests et des analyses de base et des choses comme ça. J’ai toujours le sentiment qu’il est important de commencer par la base. Vous savez, tous les moindres détails, les points faibles et les points forts de différentes analyses. Donc, quand vous présentez quelque chose, vous savez à quel point vous êtes solide, à quel point vous pouvez être sûr de ce que vous dites parce que vous savez ce que vous avez fait. Alors, je pense que ces cinq années ont été une très bonne base et, à partir de ce moment-là, Helen a aussi participé à un certain nombre de projets plus importants et j’ai commencé à prendre part à ces projets de recherche sur le papier, et ensuite j’ai commencé à m’impliquer. J’ai donc élargi petit à petit mon champ d’action à partir de différents projets, et j’ai travaillé avec Helen pendant une bonne dizaine d’années. Donc, pendant tout ce temps, oui, j’ai bâti les fondements et, bien sûr, j’ai lu ses articles, j’ai observé comment elle parlait, et je sais à quel point elle est une bonne professeure, donc j’ai beaucoup appris comme ça aussi. Comment communique-t-elle? Non seulement elle sait comment faire, comment résumer les résultats, comment rédiger, comment présenter, l’ensemble du processus, depuis la réflexion, la réalisation, vous savez, considérer tout le processus. Oui, j’ai appris cela d’elle.

KJ : Donc, vous avez commencé par travailler principalement avec le papier, mais vous avez fini par… dans vos propres mots – encore une fois, je vais faire référence à plusieurs reprises à votre discours lors de votre fête, vous verrez – vous avez dit alors que vous étiez passée du papier au textile. Pouvez-vous nous en parler un peu? Pour quelle raison? Qu’est-ce qui vous intéressait? Ou est-ce que c’était une nécessité, ou comment est-ce arrivé?

ST : Il y avait un besoin et aussi à l’époque, vers 1990, j’ai commencé à réaliser, vous savez… je ne voulais plus travailler autant sous la supervision d’Helen parce que j’avais acquis une certaine somme de connaissances et des compétences techniques. Je pensais que je pourrais les appliquer, appliquer ce que j’avais appris aux textiles et, à ce moment-là, il n’y avait personne pour aider à étudier les textiles dans le contexte de la science de la conservation. Donc, à l’ICC, il n’y avait personne et l’une des questions à l’époque… je pense qu’il y avait des groupes de discussion et le groupe de discussion dont je me souviens est celui de 1995 à Calgary. Il est devenu évident que nous avions besoin de quelqu’un qui se consacre aux traitements de restauration des textiles et des choses du genre, mais l’un des grands problèmes était la soie. Il n’y avait personne à l’ICC à l’époque pour examiner la détérioration de la soie. Comment la mesurer? Quel est l’effet du traitement de la soie? Vous savez ce qui se passe? Donc, il n’y avait personne pour faire ça, alors quand j’ai dit à la direction de l’ICC que je pourrais peut-être m’occuper de la caractérisation de la soie et qu’elle a accepté, c’est là en fait que nous avons passé les cinq années suivantes à développer la toute première technique pour le faire parce qu’avant cela, tout était mécanique. Vous savez, il faut un appareil Instron pour tester la résistance des fibres, mais à l’époque nous n’avions pas d’Instron. Nous n’avions pas d’environnement contrôlé pour tester la soie. Donc, l’autre façon c’était, eh bien, de faire ce que nous savions bien faire, c’est-à-dire le degré de polymérisation qui mesure la masse moléculaire de la soie. Nous avons donc passé les cinq années suivantes… nous avions un grand projet d’étude de la détérioration de la soie et de l’effet du traitement sur la soie. Nous avions un projet de cinq ans, et nous avons présenté ces travaux.

NMM : Pensez-vous qu’il y a une raison pour laquelle la soie n’avait pas été étudiée jusque-là?

ST : C’était… eh bien, tout d’abord, il y avait des techniques, mais nous ne pensions pas qu’elles étaient assez sensibles et ensuite nous voulions trouver la technique… la technique d’utilisation de l’analyse de la masse moléculaire était nouvelle à l’époque. C’était en 1995, donc c’était relativement nouveau, alors nous pensions que si nous voulions étudier la soie, nous devions maîtriser cette technique pour pouvoir étudier les traitements efficaces et le vieillissement à la lumière et ce genre de choses. Donc, nous pensions que ce serait un bon début parce que, si vous voulez étudier une matière, vous devez d’abord savoir comment l’analyser, comment mesurer les changements qui apparaissent, d’accord? Et il vous faut quelque chose de sensible. À ce moment-là, il y avait Greg Young qui envisageait aussi d’utiliser l’analyse thermique, mais il avait d’autres priorités. Il a donc commencé à étudier la soie en utilisant l’analyse thermique, mais d’autres priorités l’ont appelé ailleurs, et il n’a pas été en mesure de s’y remettre, mais il avait vraiment l’intention de développer l’analyse thermique pour étudier la soie.

NNM : Ce serait une façon différente de le faire par rapport à ce que vous avez développé.

ST : Effectivement, oui. Aujourd’hui, avec les nouveaux scientifiques qui sont ici, c’est peut-être quelque chose qu’ils pourraient étudier à l’aide de l’analyse thermique.

NNM : Nous venons de donner un projet de recherche à quelqu’un.

ST : Oui, peut-être!

KJ : Je me demande… Pouvez-vous nous expliquer comment la science de la conservation trouve sa place à l’ICC pour des gens qui n’en savent peut-être pas beaucoup sur le sujet?

ST : La science de la conservation, si l’on se penche là-dessus, il y a l’aspect analytique, puis il y a l’aspect de la prévention et les aspects environnementaux de la conservation, qui sont au cœur du travail des services de préservation, d’accord? Il y a donc deux aspects et je pense que tous les deux sont considérés comme une science : l’un est en quelque sorte le microaspect, qui consiste à examiner les matières. Je pense donc que la science de la conservation sert à appuyer ce que font les restaurateurs, parce que ce sont eux qui manipulent les objets. Puis il y a un aspect de la science de la conservation qui est en quelque sorte la partie scolaire où l’on étudie le matériel, vous savez, le matériel d’artiste, et c’est un tout autre domaine qui se suffit en soi, qui a son propre savoir et sa propre valeur. C’est différent, mais l’analyse quotidienne des choses… je vois toujours cela comme une façon d’aider un restaurateur à traiter un objet ou à prendre soin d’un objet, ou à planifier une exposition pour un objet. Je pense à mon propre travail sur la mesure de la micro-altération de la couleur. Je n’ai jamais pensé que la mesure elle-même était le point de mire. Ces mesures ne sont que des étapes pour aider un restaurateur à faire son travail, à prendre des décisions plus éclairées, et à faire des choix plus précis et plus judicieux. Donc, je pense toujours à mon travail de mon point de vue et je sais que les autres, mes collègues, pensent aussi que leur travail, même s’il est intéressant et fascinant, sert à aider. Nous sommes là pour appuyer les restaurateurs qui sont en première ligne et je pense que les services de préservation, toute l’ingéniosité qui s’y rattache, visent en fin de compte à préserver l’objet, mais les restaurateurs sont les gens en première ligne qui s’occupent des objets. C’est comme ça que je vois les choses. J’ai la conviction que je dois m’efforcer de très bien faire mon travail parce que je veux qu’il… que les données, les informations que je produis soient les meilleures possible, qu’elles soient utiles, oui, à diffuser et utiles. Il faut que ce soit utile.

NNM : Trouvez-vous cet aspect de votre travail satisfaisant? Est-ce que c’est une des choses dont vous tirez de la satisfaction… savoir que votre travail servira à appuyer le travail des autres et que d’autres personnes comptent sur vous?

ST : Pour moi, oui. Je sais que parfois c’est très facile parce qu’on peut explorer une petite facette ou un détail qui est si fascinant qu’on poursuit la recherche, mais je dois alors me retenir et me dire : « Attends une minute! Ton temps est utilisé, payé par le contribuable dans un but précis. » Et je dois en quelque sorte me retenir pour pouvoir trouver un équilibre entre ce que je fais pour satisfaire ma propre curiosité et ce dont j’ai besoin pour mon travail. Alors, je dois me retenir parce que c’est très facile, vous savez. Le monde est fascinant, alors on peut facilement se laisser absorber par un aspect et continuer et, vous savez, si on ne se discipline pas, c’est très facile.

KJ : Pouvez-vous nous dire un peu comment vous voyez la science de la conservation, comment elle a changé au cours de votre carrière? Vous avez travaillé à l’ICC pendant 34 ans. Au cours de ces 34 années, avez-vous remarqué des changements majeurs ou est-ce que le pendule est passé d’un côté à l’autre et vice versa? Pouvez-vous nous en parler un peu?

ST : Vous savez, quand j’ai commencé il y a 34 ans, je pense qu’avoir un doctorat était très rare. David Grattan avait un doctorat et certaines personnes aussi, mais ce n’était pas la majorité d’entre nous. Certains de nos meilleurs scientifiques avaient des baccalauréats, mais ils étaient vraiment calés, très calés, mais avec le temps, tous nos nouveaux scientifiques ont un doctorat. Alors, le niveau de formation universitaire a également augmenté.

NNM : Selon vous, comment cela a-t-il changé le travail qui se fait?

ST : Je pense qu’avec les études de doctorat, vous avez une formation très approfondie dans un domaine. Vous en savez beaucoup sur un domaine, et ces nouveaux scientifiques, n’ont pas besoin d’appliquer ce qu’ils savent dans ce domaine particulier. Les sciences de la conservation sont vastes, c’est varié. Alors, vous savez, vous n’étudiez pas seulement un plastique ou vous étudiez le plastique dans de nombreux contextes, avec de nombreuses variations. C’est donc un défi et je pense que les nouveaux scientifiques que nous embauchons s’intéressent non seulement à ce qu’ils connaissent très bien, mais ils se disent aussi : « OK, comment utiliser ceci pour étudier cela? » Vous voyez? Il y a donc cette curiosité – je pense que c’est la clé – que l’on remarque chez les nouveaux scientifiques recrutés par l’ICC. Ils ont cette curiosité et cet amour des matériaux, ils sont capables d’appliquer ce qu’ils savent et d’être en même temps méticuleux. C’est un peu difficile d’avoir une vue d’ensemble, mais il faut être méticuleux.

NNM : Peut-être pourrions-nous vous poser quelques questions sur ce qu’était l’ICC quand vous avez commencé à y travailler?

ST : Eh bien, à l’époque, les choses étaient très différentes. Il y avait beaucoup de liberté et je pense que lorsque l’ICC a vu le jour… quand cette organisation a vu le jour, nous avions besoin de cette liberté pour explorer et, vous savez, pour que les gens travaillent ensemble sans que trop de restrictions soient imposées. C’était « l’âge d’or », où on voulait juste étudier quelque chose, le faire correctement, et à cette époque nous synthétisions encore des substances toxiques… nous mangions dans le laboratoire. Vous aviez le laboratoire ici, puis une table à café là, et vous laissiez ce que vous faisiez pour aller prendre un café et puis vous reveniez, ça se passait comme ça. La santé et la sécurité, c’était très différent. Et on travaillait très… par exemple, notre groupe à l’époque faisait de la recherche sur les processus de conservation, alors on travaillait en très étroite collaboration avec les restaurateurs pour développer un traitement, on s’occupait du papier, des textiles ou de l’archéologie, peu importe, alors il y avait toujours des allers-retours. Il y avait donc beaucoup de synergie puis, plus tard, il a fallu rendre plus de comptes, et je pense que ça a demandé une certaine adaptation, parce qu’on était tellement libres, on pouvait faire ce qu’on voulait et il suffisait de rédiger un rapport mensuel. Il fallait seulement dire au patron ce qu’on avait fait le mois dernier, et c’est tout! On avait quand même des comptes à rendre, mais plus tard c’est devenu… il fallait avoir des engagements clés, il fallait dire ce qu’on avait fait, et les propositions de projet ont fait leur apparition, il fallait indiquer par écrit le travail qu’on voulait faire, de quelle façon. Ainsi c’est devenu progressivement, vous savez, la reddition de comptes, il en fallait davantage, et je pense que c’est un mal nécessaire parce qu’on ne peut pas simplement continuer à faire ce qu’on veut. Par exemple, si je prends mon propre exemple, je n’aime pas décrire par écrit les choses, j’aime juste les faire. Alors, je travaillais, et puis je me retrouvais avec plusieurs projets qui me permettaient de recueillir des données intéressantes, mais parce que je n’étais pas obligée de publier ou que personne ne me pousse à publier… elles seraient là et finiraient par ne jamais être publiées. Vous savez, on a consacré du temps au projet, les données sont intéressantes. Alors, j’apprécie vraiment la discipline qui a été mise en place, la discipline de rédiger pour les rapports parce qu’ils sont destinés aux clients, il faut le faire et, par la suite, ça rend la recherche d’information beaucoup plus facile pour tout le monde. Donc, cette discipline est venue, et je pense que c’est probablement le plus grand changement par rapport au laissez-faire, faire ce que l’on veut.

KJ : Quand diriez-vous que le changement a commencé à se produire approximativement?

ST : Il y a environ 20 ans, je dirais. Oui, parce qu’on avait à rédiger des propositions pour… par exemple le projet sur la soie, ce qu’on veut faire, ce qu’on va faire cette année, ce qu’on a fait, il fallait rendre compte des résultats, des choses comme ça. Et je pense que, les années 1980, c’était l’âge d’or parce que le financement… on ne vous posait pas de questions, vous savez… tout était gratuit, mais plus tard, il a fallu rendre des comptes.

KJ : C’est intéressant. Diriez-vous que c’est l’un des changements frappants qui se sont produits à l’ICC pendant votre carrière, cette nécessité de devenir un peu plus responsable et d’être un peu plus structuré dans un certain sens?

ST : Le domaine de la science de la conservation s’est aussi considérablement développé au cours des 20 à 30 dernières années, et avec ces grands projets de l’Union européenne, vous savez, où il y a plusieurs pays qui combinent leurs efforts, ils ont ce genre de main-d’œuvre que nous n’avons pas ici, à l’ICC. Nous avons donc appris à être très futés et à faire des choses très ciblées. Oui, je pense que c’est un autre domaine où, lorsque j’ai commencé, il y avait très peu de choses, alors tout est un plus. Nous devons donc maintenant être très prudents, très ciblés et je pense que l’ICC est reconnu pour son leadership dans certains domaines. Vous savez, nous excellons dans certaines choses et je pense que nous l’avons très bien fait, et je pense qu’au cours des dernières années, nous avons appris à être très précis. Au lieu de « Faisons plus de ça »… Non, nous ne pouvons plus nous permettre de faire plus de quelque chose que quelqu’un d’autre fait. Vous savez, pour les projets de l’UE, ils ont 10-20 ans, des millions d’euros y sont consacrés, laissons-les faire. Et faisons des choses qui sont ciblées pour les collections canadiennes ou qui sont propres au Canada, et cela sera aussi profitable pour les autres. Donc, je pense que… par exemple, le projet sur la micro-altération de la couleur, c’est l’un de… vous savez, nous ne l’avons pas conçu, mais nous en avons besoin, donc nous l’utilisons au bénéfice de nos clients canadiens mais, en même temps, nos connaissances profitent aussi aux autres…

NNM : C’est intéressant de voir comment ces changements mondiaux peuvent avoir de telles répercussions sur le travail que vous faites.

ST : Je pense que l’ICC a toujours… Je pense qu’il y a 34 ans, il y avait moins d’établissements qui faisaient le travail que nous faisons. Puis, au fil des ans, ils se sont développés et ils ont de plus grandes capacités pour faire certaines choses, alors nous sommes devenus plus futés. Nous étions bons dans certains domaines et nous sommes devenus meilleurs dans ces domaines. Par exemple, dans l’analyse des risques et dans l’analyse des colorants et toutes ces choses. Donc, nous sommes devenus… plutôt que d’être bons dans tout, nous le devenons dans des domaines précis, et nous devenons une norme d’excellence, ce qui est important selon moi.

NNM : Est-ce que cela a changé la façon dont l’ICC est perçu dans le monde, parce que nous devenons en quelque sorte plus spécialisés dans ces domaines?

ST : Les gens sont au fait de l’étendue des connaissances. Nous avons cette réputation, et je pense que c’est comme ça qu’il faut que ce soit. Vous commencez à partir de presque rien, puis il y a ces découvertes qui élargissent les connaissances et puis il y a ces sommets qui font que des gens sont des experts et… ce n’est pas que je pense que nous avons cessé d’essayer d’être des experts dans tout, parce que nous savons que nous n’avons pas… nous ne sommes pas… les contribuables canadiens ne nous ont pas financés pour ça. Mais, dans les domaines où nous sommes très bons, encourageons ça, et je pense que c’est ce que l’ICC est devenu : plutôt que d’être bon uniformément, bon dans beaucoup de choses, nous sommes devenus des spécialistes dans certains domaines, et laissons les autres s’occuper très bien d’autres choses. Le projet sur l’encre ferro-gallique était un autre truc dans ce genre-là. J’ai dit que je n’allais pas être en compétition avec 20 pays, les projets financés par l’UE qui se déroulent en Europe, mais nous avions des questions précises. Alors, je vais utiliserj’ai utilisé ce qu’ils ont appris et je l’ai l’appliqueré aux besoins de nos collections. Nous avons des connaissances particulières qui sont différentes, qui nous distinguent, et je pense que c’est comme ça que nous devrions développer nos connaissances, pas en essayant d’être tout pour tout le monde. On ne peut pas faire cela.

KJ : Et de votre point de vue, qu’est-ce qui rend le Canada unique sur le plan de son patrimoine et/ou des projets, ou qu’est-ce qui ressort?

ST : En fait, l’ICC se trouve dans une position unique, c’est-à-dire que nous offrons des services à tous les établissements canadiens et je crois que, dans le monde, les gens qui sont financés, comme les musées, ils financent leurs services d’analyse pour leurs propres établissements. Donc, si vous êtes un petit musée, vous n’avez pas accès à ces services, mais pour ce qui est des établissements canadiens, nous avons… tous les établissements publics peuvent bénéficier des services de l’ICC. Je pense que c’est unique au monde.

NNM : Nos clients enrichissent d’une certaine façon le travail qui se fait.

ST : Oui, et… nous étions à une réunion d’utilisateurs de l’instrument de mesure de la micro-altération de la couleur et c’est ce qui est ressorti. Cet établissement avait son propre instrument et ses propres services d’analyse, mais il ne travaillait que pour lui-même. Si vous n’en faisiez pas partie, vous n’aviez pas accès aux services. Donc, il y a très peu d’organisations, s’il y en a, qui fournissent des services aux nombreux petits établissements qui n’ont pas les moyens de payer pour… ou ils devraient… vous devriez payer pour tous les services. Vous savez, les établissements canadiens ont beaucoup, beaucoup de chance qu’un bon nombre de nos services leur soient offerts gratuitement. C’est unique, oui, et je ne sais pas si les établissements le savent, mais le reste du monde n’a pas cette chance, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne.

KJ : J’aimerais que vous donniez des conseils pour un nouveau scientifique peut-être, si vous avez de sages paroles à dire à quelqu’un.

ST : Je pense que je dirais d’être curieux, de toujours apprendre et de chercher toutes les occasions d’apprendre sur les matériaux, de garder l’esprit ouvert, de faire de son mieux, d’exceller dans ce que vous faites, et de continuer à s’améliorer. Je pense qu’il n’y a pas un jour où je ne me dis pas « j’apprends quelque chose aujourd’hui », que ce soit un petit truc à propos des matériaux ou simplement apprendre comment mieux écrire ou comment mieux communiquer. Par exemple, continuez toujours à vous améliorer et à aller de l’avant et je dirais que pour l’ICC, si vous deviez travailler pour l’ICC, je pense que l’une des choses les plus importantes est probablement de savoir que nous sommes financés par les contribuables canadiens pour préserver les collections canadiennes. Gardez à l’esprit l’ensemble de la situation. C’est un privilège d’être ici, alors profitez de chaque instant, et servez-vous de ce que vous savez, de ce que vous avez appris dans votre formation au premier cycle et aux cycles supérieurs, et appliquez-le, et soyez flexible. Et je dirais : rappelez-vous toujours que c’est un privilège de travailler à l’ICC, et ne le tenez pas pour acquis, et que l’ICC est un endroit merveilleux et que la synergie y est formidable. Je pense qu’il faut profiter de la synergie et apprendre les uns des autres. Oui, c’est un endroit merveilleux.

["Where Was I?" de Lee Rosevere de l'album "Music for Podcasts 6." Style : Minimalisme électronique]

NNM : La fête de départ à la retraite de Season Tse a eu lieu à l’ICC en octobre 2018. Dans cet enregistrement, Season parle de l’importance de la vie sociale à l’ICC et raconte ensuite la première conversation qu’elle a eue avec Stefan Michalski, scientifique principal en conservation à l’ICC.

[La musique s'estompe.]

ST : Et puis, mes compagnes de café, et vous êtes plus que mes compagnes de café : Ellen, Jane, Tara, Jen, et vous êtes toutes là. Je pense que la pause-café représente pour moi plus qu’une activité sociale parce qu’il y a tellement d’échanges de connaissances et d’expériences. Vous apprenez qui fait quoi et vous voyez les liens, et je suis très reconnaissante pour cela. Ce n’est pas seulement bon pour le moral, pour moi ça fait vraiment partie de l’ICC.

Et Stefan, Stefan. Je pense que c’était probablement vers 1987. J’ai eu ma première conversation avec Stefan parce que… je pense que nous étions sur le chemin du retour ou à la conférence de l’IIC-GC à Victoria, et il y a eu beaucoup de conversations par la suite. Je pense que ce que Stefan m’a dit m’a aidée à définir mon attitude par rapport à mon travail. Que l’ICC, l’existence de l’ICC est un grand privilège. Un grand privilège à cause du financement que nous recevons du gouvernement, à cause de l’appui de la direction, à cause de l’interaction entre les scientifiques et les restaurateurs, et à cause de l’appui de tout le personnel qui n’est ni restaurateur ni scientifique. Cette combinaison est un privilège que je n’ai jamais tenu pour acquis. Que mon travail n’est pas de bâtir ma propre carrière, ma propre réputation, mais que mon travail est de faire en sorte que l’argent des contribuables compte, et ça m’a marquée, je l’ai toujours gardé en mémoire, et il m’a expliqué à un moment donné en utilisant des tablettes de chocolat, des tablettes de chocolat par habitant ou quelque chose comme ça. Je sais ce qu’il voulait dire mais je ne peux pas le répéter, mais je savais que c’était important, que l’existence de l’ICC est importante, et que nous devons en profiter et en faire bénéficier non seulement nos musées canadiens, mais aussi la communauté mondiale de la conservation.

Alors, je suis contente d’être celle qui a le dernier mot. Beaucoup d’entre vous, à mon avis, sont tellement brillants, doués et talentueux. Vous savez que je fabrique des bijoux, alors ça a un sens pour vous. Beaucoup d’entre vous sont des vedettes. Vous êtes comme l’une de ces pierres précieuses et je vous considère comme telles mais, pour ma part, je ne le suis pas. Je ne me considère pas comme l’une d’elles, mais je suis très bonne pour établir des connexions. Je dois dire que je suis très bonne pour ça et que c’est le rôle que je joue le mieux, et c’est probablement ce que vous avez remarqué. Je vois des liens et des possibilités, et j’aime les associer. C’est ce que j’aime le plus faire, et je me réjouis d’avoir eu l’occasion de travailler avec ces vedettes, vous tous. Et je suis tellement contente de faire partie de cette équipe.

[“Here’s Where Things Get Interesting" de Lee Rosevere de l'album "Music for Podcasts 6." Style : Minimalisme électronique]

NNM : Merci à Season Tse.

L’ICC et le RCIP se racontent est une production de l'Institut canadien de conservation, ministère du Patrimoine canadien.

Notre musique a été composée par Lee Rosevere.

Voix hors-champs par Carmen Grenier.

Aide à la production par Pop-Up Podcasting.

Qui devrions-nous interviewer dans le cadre de cette baladodiffusion? Trouvez-nous sur Facebook à l'Institut canadien de conservation et dites-le-nous.

La prochaine fois sur le balado…

Brian Arthur: